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Les incidents et accidents

Les accidents en ballons sont relativement rares. Cependant, contrairement aux avions qui se posent et décollent toujours d’aérodromes et dont le moindre incident est connu, les ballons décollent et atterrissent en campagne ce qui rend difficile la connaissance des incidents si le pilote ne les signale pas.

Le ballon est un aéronef relativement sûr, de par sa conception et son domaine de vol relativement réduit, vent au sol faible, inférieur à 15kt soit 28km/h et vol en atmosphère calme et stable, exit donc les vols dans les thermiques, sous les Cumulus (Cu), Tower Cumulus (TCu) ou Cumulonimbus (Cb).

Les Statistiques

Il y a peu d’accidents mortels, en France, nous avons déploré depuis 1996, 3 accidents mortels, un mort lors d’un vol captif, six morts lors d’une collision avec une ligne à haute tension et la mort par noyade d’un passager qui a voulu rejoindre à la nage le rivage d’un étang lorsque le ballon s’est posé sur l’eau. Pour les blessés, en général, il s’agit de petits traumatismes, foulures, entorses, etc., le chiffre est plus difficile à obtenir ; une étude interne à la fédération en 2004 établit que seul un incident sur dix est réellement connu et exploité. Les pilotes font systématiquement une déclaration à leur assureur mais omettent de faire de même auprès des services compétents de l’Aviation Civile, de la police ou de la gendarmerie et de la Fédération Française d’Aérostation.


Il est rappelé que selon le code de l’Aviation Civile Décret n° 99-243 du 29 mars 1999 :

Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait, pour les personnes qui, de par leurs fonctions, sont appelés à connaître d’un accident ou d’un incident, de ne pas le porter à la connaissance des autorités administratives.


La situation a fortement évolué ces dix dernières années car un gros travail de sensibilisation a été effectué de la part de la fédération avec la mise en place de fiches de retour d’expériences, anonymes ou non, et surtout l’exploitation de ces fiches lors des stages de formation des instructeurs et depuis 1999 lors de journées informations et échanges qui ont lieu tous les ans à destination de tous les pilotes de ballons. Cette sensibilisation a permis à ce jour de supprimer toute une série de petits incidents ou encore de faire modifier les procédures de secours dans les manuels de vol des constructeurs. Je prendrai comme exemple le plus marquant, le fait d’amarrer les ballons au sol, au gonflage jusqu’au décollage, action qui est devenue un réflexe quasi systématique et qui a permis de réduire un bon nombre d’incidents lors de manœuvres de décollage. Des efforts restent cependant encore à faire, il ne faut surtout pas relâcher l’attention et les instructeurs doivent continuer à inciter les pilotes à signaler leurs incidents ou accidents notamment par les fiches de retour d’expérience (REX).

Les incidents et accidents le plus fréquents :

  • Atterrissages durs
  • Atterrissages par vent fort
  • Collisions en vol
  • Collision avec le sol, obstacles ou lignes à haute tension.

Il est à noter que la plupart des incidents ou accidents relèvent de facteurs humains et sont rarement imputables au matériel.

Les définitions

Accident : événement, lié à l’utilisation d’un aéronef, qui se produit entre le moment où une personne monte à bord avec l’intention d’effectuer un vol et le moment où toutes les personnes, qui sont montées dans cette intention, sont descendues, et au cours duquel :

  1. une personne est mortellement ou grièvement blessée du fait qu’elle se trouve :
    • dans l’aéronef, ou
    • en contact direct avec une partie quelconque de l’aéronef, y compris les parties qui s’en sont détachées, ou
    • directement exposée au souffle des réacteurs, sauf s’il s’agit des lésions dues à des causes naturelles, de blessures infligées à la personne par elle-même ou par d’autres ou de blessures subies par un passager clandestin caché hors des zones auxquelles les passagers et l’équipage ont normalement accès ; ou
  2. l’aéronef subit des dommages ou une rupture structurelle :
    • qui altèrent ses caractéristiques de résistance structurelle, de performances ou de vol, et
    • qui devraient normalement nécessiter une réparation importante ou le remplacement de l’élément endommagé, sauf s’il s’agit d’une panne de moteur ou d’avarie de moteur lorsque des dommages sont limités au moteur, à ses capotages ou à ses accessoires, ou encore de dommages limités aux hélices, aux extrémités d’ailes, aux antennes, aux pneumatiques, aux freins, aux carénages ou à de petites entailles ou perforations du revêtement ; ou
  3. l’aéronef a disparu ou est totalement inaccessible.

Blessure grave : toute blessure que subit une personne au cours d’un accident et qui :

  1. nécessite l’hospitalisation pendant plus de quarante-huit heures, cette hospitalisation commençant dans les sept jours qui suivent la date à laquelle les blessures ont été subies ; ou
  2. se traduit par la fracture d’un os (exception faite des fractures simples des doigts, des orteils ou du nez) ; ou
  3. se traduit par des déchirures qui sont la cause de graves hémorragies ou des lésions d’un nerf, d’un muscle ou d’un tendon ; ou
  4. se traduit par la lésion d’un organe interne ; ou
  5. se traduit par des brûlures du deuxième ou du troisième degré ou par des brûlures affectant plus de 5 % de la surface du corps ; ou
  6. résulte de l’exposition vérifiée à des matières infectieuses ou à un rayonnement pernicieux.

Blessure mortelle : toute blessure que subit une personne au cours d’un accident, et qui entraîne sa mort dans les 30 jours qui suivent la date de cet accident.

Incident : événement autre qu’un accident, lié à l’utilisation d’un aéronef qui compromet ou pourrait compromettre la sécurité de l’exploitation.

Incident grave : incident dont les circonstances indiquent qu’un accident a failli se produire.

Quelle procédure suivre en cas d'accident

Vous venez d’être victime d’un accident, ayant entraîné des blessures à vos passagers et/ou à vous même, ainsi que des dégâts matériels importants aux biens des tiers, la première des choses à faire est de laisser le matériel en l’état afin de préserver les traces et indices pour les besoins de l’enquête technique et de l’enquête judiciaire. Il convient de prévenir ou de faire prévenir immédiatement les secours qui prendront en charge les blessés. Vous aviserez le service de police ou de gendarmerie territorialement compétent qui, rendu sur place, sécurisera les lieux. Si vous êtes en contact avec un organisme de contrôle, prévenez le immédiatement afin qu’il informe la délégation régionale de l’aviation civile compétente et plus particulièrement le correspondant du BEA de permanence qui vous donnera la conduite à tenir (il vous autorisera ou non à ranger votre matériel). A défaut cherchez à joindre ce correspondant rapidement en contactant votre Bureau Régional d’Informations Aéronautiques (BRIA) pour l’informer de l’accident. Vous pouvez également tenter de joindre la Brigade de Gendarmerie des Transports Aériens ou la Brigade de Police Aéronautique de la Police aux Frontières territorialement compétente, services spécialisés pour les accidents. Si vous le pouvez, prenez des photos permettant d’illustrer les circonstances de l’accident.

Vous établirez dès que possible un rapport d’accident ou d’incident aussi précis que possible surtout en ce qui concerne les circonstances de cet évènement. Ce compte-rendu sera adressé :

  • au service de police ou de gendarmerie territorialement compétent
  • à la délégation régionale de l’aviation civile compétente, à l’attention du Bureau Enquêtes Analyses
  • à l’OSAC
  • à votre assureur
  • à la Fédération.

Bien que cela ne soit pas obligatoire, envoyez une copie de votre rapport à la fédération ou à défaut informez le président ou le responsable sécurité de la fédération, cela permettra d’effectuer une analyse des circonstances de votre incident ou accident et d’en tirer les enseignements afin de faire progresser la sécurité des vols. De plus, cela permettrait d’avoir connaissance des accidents autrement que par les médias et ainsi de répondre aux questions des journalistes en cas d’accident grave afin qu’ils ne déforment pas les faits et ne relatent pas nos accidents de manière imprécise, nuisant souvent à l’image de notre activité.

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