La collision avec une ligne électrique haute tension est la principale cause d’accident grave en montgolfière (accident classé, par les autorités, comme Accident Aérien). Le contact avec une ligne est très dangereux, les pilotes et/ou les passagers ne s'en sortent pas toujours indemnes tant physiquement que moralement.

Comme pour tout obstacle, le survol des lignes doit se faire à une hauteur suffisante. La hauteur minimale de survol de 150 mètres fixée par les règles de l'air permet dans la majorité des cas de les survoler en toute sécurité.

Si toutefois vous êtes amené à effectuer un survol à plus basse altitude, vous devez franchir la ligne, en palier ou en légère montée (ballon bien chaud). Pensez au préalable à vérifier si vos brûleurs sont opérationnels (veilleuse, pression…).

La phase d’approche doit débuter après le franchissement de la ligne à haute tension, le terrain choisi doit donc se trouver sous le vent de cette ligne.

Attention, les fils électriques d'une ligne haute tension de 20 000 volts sont très souvent invisibles, seuls les pylônes sont visibles. Il vous faut donc repérer les poteaux et imaginer la trajectoire de la ligne ou des lignes (Attention aux jonctions de plusieurs réseaux). Les poteaux sont souvent masqués par des haies d'arbres.

Lors d'un atterrissage avec du vent, vous allez chercher à vous poser derrière un bois, à l'abri du vent. Vous devrez donc arriver à une hauteur suffisante au-dessus des arbres pour voir une éventuelle ligne électrique masquée.

Méfiez vous des vols du soir avec une trajectoire face au soleil. Il faut également éviter de voler entre l'heure du coucher du soleil et le nuit aéronautique (30min plus tard), la vision est perturbée par l'obscurité naissante et les yeux n'ont pas le temps de s'acclimater à la pénombre.

Méfiez vous également des conditions instables avec des changements de trajectoire près du sol. Préférez toujours une approche avec un taux de descente franc, vous dominez ainsi la situation et éviterez les rebonds.

Dans le cas d’une approche manquée ou d’une descente accidentelle, si la collision avec une ligne est inévitable, il est impératif de soupaper et de se poser avant la ligne plutôt que d’essayer de la franchir.

Il faut à tout prix éviter la collision de la ligne avec la nacelle. L'arc électrique engendré par la collision va percer un cylindre de gaz (ou plusieurs) et l'enflammer provoquant un incendie violent, voire un risque d'explosion (BLEVE). Si le pilote n'arrive pas à se poser immédiatement, il met en danger de mort les occupants de la nacelle(cf accident d'Albertville en 2001). Il faut également empêcher les passagers de sauter de la nacelle tant qu'elle n'est pas immobilisée au sol. Le fait de sauter va délester la montgolfière et aggraver la situation pour ceux qui restent dans la nacelle et de toute façon la chute sera fatale.

Lors de l'impact avec une ligne, le circuit électrique disjoncte, un réarmement automatique est effectué par deux fois quelques dixièmes de secondes plus tard, suivi d'un ou plusieurs réarmements manuels. Lorsque le ballon est immobilisé, il faudra attendre le troisième “flash” (dû au réarmement de la ligne) pour évacuer la nacelle et s'éloigner rapidement du lieu. Il ne faut jamais essayer de décrocher le ballon d'une ligne tant que les techniciens EDF ne l'ont pas sécurisée.

Dans le cas où l'atterrissage doit s’effectuer au vent d’une ligne, la distance entre le point d’atterrissage et l’obstacle doit être d'au moins 200 m. Elle varie en fonction de la vitesse d’approche (taux de descente en m/s) et de la force du vent. Il faut affaler le ballon le plus vite possible pour ne pas risquer de repartir sous l'effet d'un coup de vent ou encore de ripper vers la ligne électrique.