La gestion du vol correspond à un ensemble d’actions à effectuer. Ces actions vont notamment pouvoir être classées en fonction du délai qui nous sépare du vol ainsi qu’en fonction du vol lui même.

Il faudra donc distinguer le long terme du moyen et du court terme, ainsi que le type de vol que l’on doit effectuer, vol local, vol avec passagers ou vol en meeting ou dans une autre région et le vol dit « captif ».

Si vous prévoyez un vol longtemps à l’avance, il faudra être sûr que le jour J toutes les conditions favorables soient réunies pour profiter d’un vol en toute quiétude et sécurité. La liste ci-dessous devrait vous permettre de vous aider dans cette tâche :

• Vérification de la disponibilité de l'équipage.
• Vérification des documents du ballon (CDN, CEN, assurances, etc.. à jour ?).
• Vérification de l'entretien du ballon (visite d'entretien à jour ?).
• Etude des cartes aéronautiques et des espaces aériens pour les restrictions possibles.
• Consultation des SupAip et des NOTAM sur le site du SIA. Un exercice militaire peut vite compromettre le beau vol que l'on avait prévu de longue date.
• Consultation des prévisions Météo à long terme, éventuellement si disponibles.
• Vérification de la disponibilité des passagers et consignes aux passagers.
• Contacter un pilote pratiquant déjà dans la région où s’effectuera votre vol, si possible, pour obtenir des informations concrêtes de terrain et d’aérologie locale. Souvent il se fera un plaisir de voler en concert avec vous dans la mesure de sa disponibilité, vous indiquera et vous autorisera à utiliser ses terrains de décollage.
• Dans le cas d’un vol captif, un délai de 20 jours avant la date de la manifestation est un pré-requis administratif minimum pour déposer la demande auprès de l’administration, une étude et un déplacement sur le terrain sont à envisager afin d’avoir une idée précise sur la faisabilité du captif.

Malgré les étapes précédentes du long terme effectuées, il faudra revoir certains éléments mais aussi préparer de nouvelles étapes.

• Une étude détaillée de la carte et des différents espaces aériens s’impose.
• Noter les fréquences de tous les organismes de contrôle, ainsi que leur numéro de téléphone.
• Contacter par téléphone les organismes de contrôle des espaces aériens susceptibles d'être traversés pour les informer de votre projet de vol et le coordonner avec eux.
• Déterminer les zones éventuellement inhospitalières, réglementées ou interdites.
• Prévoir différents itinéraires en fonction des différents vents et secteurs à éviter.
• Choisir un terrain d’envol sur les itinéraires possibles
• Contacter le propriétaire du terrain pour obtenir l’autorisation pour utiliser son terrain.
• Affiner la météo à quelques jours du vol pour confirmer le vol ou le décaler.
• Ne pas oublier d’obtenir de l’équipage la confirmation de sa présence.

C’est la veille de votre vol, ne rien oublier est le gage de sa réussite.

• Confirmer la météo.
• Vérifier les NOTAM, c'est toujours désagréable de se faire surprendre par un évènement de dernière minute qui n'était pas prévu et qui peut vous obliger à annuler un vol.
• Fixer les horaires impératifs à suivre ainsi que le lieu de rendez-vous.
• Confirmer le lieu d’envol auprès de l’équipage mais aussi auprès des passagers, donner leur les consignes en cas de retard.
• Vérifier une dernière fois le matériel :
  • L'état de la remorque, pneus gonflés, éclairage, etc…
  • Présence de tous les éléments dans la remorque, enveloppe, brûleurs, nacelle, cylindres. On a déjà vu des pilotes qui avaient oublié de charger l'enveloppe ou le brûleur dans la remorque après une réparation dans un atelier.
  • Plein de gaz des cylindres
  • Essence dans le ventilateur. Il est très désagréable d'arriver sur le terrain et de constater que le ventilateur est vide et que naturellement on a oublié le bidon d'essence dans le garage, de plus cela ne fait pas très sérieux vis à vis de ses passagers ou même de ses équipiers.
  • La charge des radios
  • Le niveau des piles ou batteries de tous les appareils électroniques, altimètre, GPS… Prévoir des piles ou batteries de rechange.
• Vérifier vos cartes, qu'elles correspondent bien à votre secteur de vol et qu'il y a un jeu pour le ballon et un autre jeu pour le véhicule de récupération.

Ça y est le jour J est arrivé et vous êtes fin prêt pour réaliser le vol prévu. Il reste à faire les dernières vérifications avant le vol.

• Prendre le dernier bulletin Météo, TEMSI, carte des vents, METAR et TAF.
• Vérification qu'il n'y a pas un dernier NOTAM de publié concernant votre secteur de vol.
• Rejoindre le point de rendez-vous avec vos équipiers et les passagers.
• En fonction des conditions météorologiques réelles et de la direction du vent, qui peut être confirmée par le lâcher d'un petit ballonnet gonflé à l'hélium :
  • Prendre la décision finale du choix du terrain de décollage
  • Informer les passagers de la prise de décision et de sa raison.
  • Briefer votre équipier de récupération sur la trajectoire du vol que vous envisagez et sur le secteur d'atterrissage estimé.
  • Coordonner le vol avec les organismes de contrôle par téléphone, si nécessaire. Par exemple, si décollage dans une CTR de Classe D, il faut obligatoirement avoir l'autorisation du contrôle avant de décoller.
  • Rejoindre le terrain d'envol.
• Sur le terrain d'envol :
  • Briefer les passagers sur les évènements à venir, les procédures de sécurité pendant le gonflage et la procédure d'embarquement.
  • Préparer son ballon comme à l'accoutumé.
  • Ballon debout faire embarquer les passagers.

Vous êtes enfin prêt au décollage, les passagers sont à bord, un dernier briefing pour leur expliquer les consignes de sécurité à bord et la position d'atterrissage, puis c'est l'envol.

Pendant toute la phase de votre vol, vous devez rester maître de la situation et ne pas subir le vol. Votre trajectoire doit restée contrôlée et adaptée en fonction des conditions rencontrées, qui peuvent changer à tout moment du vol. Une bonne lecture de la carte et une bonne gestion du gaz devra vous permettre d'anticiper une situation imprévue.

Dans la mesure du possible, sauf si le vent prévu est fort en altitude, effectuez une montée pour voir les différentes couches de vent et notez les altitudes pour les quelles vous noterez des changements de direction. Cela vous permettra de choisir une altitude pour aller dans la direction prévue au départ ou pour éviter une zone inhospitalière comme une forêt par exemple. En cas de vents faibles, ne restez jamais immobile au-dessus de zones où l'atterrissage est impossible. Changez d'altitude et naviguez de zones “posables” en zones “posables”.

N'attendez pas le dernier moment pour aller voir le vent au sol. Au cours du vol, redescendez régulièrement près du sol pour évaluer les éventuels changement du vent, en force et en direction. Si vous constatez que le vent s'est notablement renforcé, ne vous précipitez pas sur le premier terrain venu, la précipitation est souvent source d'accident, mais attendez d'arriver sur un grand terrain adapté à votre vitesse et éventuellement protégé par une grande haie d'arbres. Avec du vent vous aurez d'avantage de choix de terrains.

Le terrain d’atterrissage est en vue, si vous avez bien géré votre vol il correspond à l’objectif que vous vous étiez fixé. Préparez vos passagers à l'atterrissage en leur faisant prendre la position d'atterrissage et en leur redonnant les consignes de sécurité. Au cours du vol n'hésitez pas à faire prendre la position d’atterrissage à vos passagers pour voir leur réaction et les corriger de façon à ce qu'ils soient prêts au moment voulu.

N'oubliez pas de clôturer le vol avec les organismes de contrôle, si nécessaire, soit par radio, soit par téléphone en cas de perte de contact radio, sous peine de déclencher la phase d'alerte et de recherche.

Votre équipier de récupération bien briefé est à proximité. Il laisse le véhicule avec sa remorque dans un endroit où il ne gêne personne sans jamais venir sur le terrain d'atterrissage et vient vous aider à replier le ballon et à ranger le matériel avec l'aide des passagers. Lorsque le matériel est conditionné pour être rangé dans la remorque, l'équipier de récupération entre sur le terrain après autorisation du propriétaire du terrain, approche le véhicule du matériel pour le recharger dans la remorque. Tout le monde retourne au premier point de rendez-vous où en principe sont restés les véhicules des passagers.

Après le vol, une remise en état ou nettoyage du matériel est envisagé si nécessaire. Le remplissage des cylindres de gaz, du réservoir du ventilateur et de la remise en état juste après le vol vous permettra d'envisager le prochain vol sereinement.