Table des matières

LES PHASES DE VOL

Après avoir suivi les préceptes de la gestion des vols, vous arrivez enfin sur le terrain d'envol.

La mise en œuvre et le gonflage

Le ballon se gonfle toujours dans le sens du vent. Vous allez donc positionner votre ballon en bordure du terrain au vent en faisant attention qu'il n'y ait pas d'obstacles sur le terrain et dans l'axe d'envol prévu. Procédez ensuite selon le manuel de vol fourni par le constructeur du ballon :

Une fois toutes ses opérations effectuées :

Nota : la corde reliant le ballon au véhicule doit être la plus courte possible pour éviter le maximum de débattement en cas de vent turbulent et doit toujours être tendue.

Nota : Une autre variante de ventilation peut-être utilisée, le ballon est entièrement déployé au sol et les velcros de la soupape fixés avant de mettre le ventilateur en route. Chaque méthode à ses avantages et inconvénients. La première méthode décrite est très rapide et principalement utilisé sur des terrains pas très propres, elle évite de tirer sur le tissu de l'enveloppe et de risquer de l'endommager.

Lorsque le ballon est suffisamment rempli d'air froid, c'est à dire le tissu pratiquement entièrement déployé sol et la soupape franchement décollée du sol, le pilote procède à la chauffe du ballon :

Le décollage

Une fois le ballon debout, le pilote invite les passagers à monter à bord, par l'arrière, pour mettre du poids dans la nacelle et poursuit la chauffe pour assurer une température suffisante à l'intérieur du ballon pour éventuellement compenser les effets du vent le temps d'effectuer les actions vitales avant décollage.

Actions vitales avant décollage

De manière à ne rien oublier, commencer les vérifications en partant du sommet du ballon puis poursuivre vers le bas :

Maintenir le ballon chaud pendant toute cette phase.

Palier, montée, descente.

La vitesse de montée ou de descente normale s'effectue à un taux de 2m/s. Les vitesses maximales du taux de montée et de descente. Elles dépendent du type de ballon, compétition ou normal, et sont fixées par chaque constructeur et précisées dans la “section 2 - Limitations” du manuel de vol du ballon.

Le palier

Le palier en ballon est en fait une oscillation amortie d'une montée suivie d'une descente. Le but est de réduire cette oscillation au maximum pour maintenir une altitude constante. Pour cela, il faut trouver le rythme de chauffe pour maintenir une température à peu près constante dans le ballon. Près du sol, le rythme de chauffe sera plus rapide qu'en altitude, les corrections devant être plus rapides pour éviter le contact avec le sol, le ballon devra rester “chaud”. Le visuel des variations d'altitude sera plus rapide vu la proximité du sol. En altitude, le visuel des variations est plus difficile à percevoir et le rythme de chauffe sera plus espacé. Vu l'inertie du ballon, en aucun cas, il ne faudra se servir du variomètre pour garder son altitude, de par son principe de fabrication, il aura toujours du retard sur la trajectoire réelle. Pour garder un palier à une altitude donnée, il faut privilégier des repères visuels extérieurs et, tel un métronome, un rythme de chauffe régulier, la vérification du palier se fera exclusivement par contrôle sur l'altimètre.

La montée

Pour se mettre en montée, à partir de la position de palier, il faut modifier le rythme de chauffe. Il faudra augmenter franchement la durée du temps de chauffe initial pour se mettre en montée puis reprendre un rythme de chauffe normal et régulier pour maintenir le taux de montée à 2m/s. ATTENTION, avant de se mettre en montée, vérifier que l'espace est clair au-dessus de vous. Inversement, pour la mise en palier, il faudra arrêter la chauffe pendant un temps plus long, dès que le ballon se stabilise, il faudra mettre un coup de chauffe plus long que la normale, puis reprendre le rythme de chauffe normal.

La descente

Pour se mettre en descente, à partir de la position de palier, il faut rester sans chauffer pendant une durée franchement supérieur au temps habituel, dès que la descente est engagée, il faut chauffer pendant un temps de chauffe à peu près double du temps normal pour stabiliser la descente au taux de 2m/s puis poursuivre à un rythme de chauffe normal. ATTENTION, avant de descendre, vérifier que l'espace est dégagé au-dessous de vous. Pour la mise en palier à l'issue de la descente, il faudra rallonger franchement le temps de chauffe pour arrêter la descente puis reprendre un rythme de chauffe normal.

La descente froide

La descente froide est une descente, sans chauffer, à un taux de descente supérieur à la normale, de l'ordre de 5m/s à 6m/s, voire plus sur les ballons de compétition. Elle a pour but de rejoindre rapidement le sol en cas d'urgence ou en montagne de rejoindre rapidement un fond de vallée en vue de l'atterrissage. Avant de débuter la descente, il faudra s'assurer du bon fonctionnement des brûleurs (veilleuses allumées sur tous les brûleurs) et d'être connecté sur les réservoirs les plus pleins. Vérifier que l'espace est dégagé au-dessous du ballon et qu'il n'y a aucune habitation dans la trajectoire. La mise en descente peut-être effectuée soit en laissant le ballon se refroidir, soit en ouvrant la soupape. Laisser accélérer le ballon jusqu'à sa vitesse maximale de descente qui est de l'ordre de 5m/s pour un ballon standard. Pendant la descente le ballon va se déformer, il peut également tourner sur lui-même et la bouche risque de se fermer partiellement. Si la descente froide est très longue, il arrive également que le ballon se remplisse d'air froid et reprenne sa forme, on ressentira un à-coup dans la nacelle qui n'est en fait qu'un ralentissement provisoire de la descente du ballon. Vers 1000ft sol (300m) reprendre la chauffe du ballon, cette fois-ci en regardant le variomètre, pour réduire le taux de descente à environ 2m/s vers 500ft sol (150m) et enchaîner sur un atterrissage normal ou repartir.

L'approche et l'atterrissage

Quelques règles élémentaires :

Une bonne préparation est le gage de la bonne réussite d'un vol :

Le choix du terrain d'atterrissage

Choisissez de préférence un terrain en herbe dégagé de tout obstacle, de préférence non clôturé (si possible), au bord d'une route ou d'un chemin carrossable, facile d'accès pour la récupération.

A éviter absolument, sauf détresse :

L'approche standard

Avant de démarrer votre approche, informez en vos passagers et redonnez les consignes d'atterrissage :

Débuter la descente en visant le début du terrain choisi. Prendre une pente de descente permettant de franchir les derniers obstacles. L'idéal est une pente avec un taux de descente de l'ordre de 2m/s, taux qui permet d'impacter le sol sans dommage pour éviter les refus de sol si l'arrondi est fait trop tôt. En cours de l'approche éteindre la première veilleuse, prendre en main la corde de soupape, avant l'impact, couper la seconde veilleuse et actionner l'ouverture de la soupape de manière à ce que celle-ci soit ouverte au moment de l'impact.

Une descente trop anticipée nécessitera une correction rapide sous peine de percuter les derniers obstacles avant le terrain choisi. Attention, se freiner dans les arbres n'est pas une solution à choisir, d'autres obstacles peuvent se cacher derrière les arbres comme une ligne haute tension par exemple.

Une descente trop tardive risque soit de vous faire terminer dans les obstacles à l'extrémité du terrain, soit de vous inciter à augmenter le taux de descente et de vous faire percuter le sol avec force. Pour effectuer une belle approche, le taux de descente doit rester constant et diminuer au fur et à mesure que l'on s'approche du sol.

Une approche haute peut être réalisé comme une approche standard, lorsque le vent est bien régulier et stable ou par escalier dans le cas contraire ou avec des changements de direction.

La remise des gaz

Au cours du vol, à titre d'entraînement, vous souhaiterez peut-être effectuer plusieurs atterrissages, dans ce cas, il vous faudra exécuter la procédure complète d'atterrissage avec extinction des veilleuses avant l'atterrissage et immobilisation complète du ballon, puis rallumage des veilleuses et enchaînement sur la procédure de décollage. Si le vent ne vous permet pas de suivre cette procédure, il vous faudra faire une remise des gaz. Dans ce cas, il faudra actionner le brûleur à une hauteur suffisante, en fonction de votre taux de descente pour interrompre la descente et se remettre en montée franche pour passer les obstacles dans votre trajectoire. Une action au double brûleur peut être envisagée en cas de remise des gaz tardive. Dans tous les cas, si vous voyez, que malgré l'action sur le brûleur, vous allez toucher le sol, couper immédiatement le brûleur et enlever les mains du brûleur pour éviter toute action intempestive au brûleur qui risque de mettre le feu à votre enveloppe.

L'approche basse hauteur

Il vaut mieux privilégier une approche standard ou haute à l'approche basse hauteur pour une meilleure visibilité des obstacles, surtout des lignes électriques. Mais il arrive que ce ne soit pas possible pour diverses raisons et dans ce cas, le choix du terrain est plus opportuniste que réellement choisi.

Attention de ne pas arriver plus bas que les obstacles, ce qui obligerait à monter et du même coup à se retrouver trop haut pour pouvoir atterrir sur le terrain prévu.

L'approche et l'atterrissage avec du vent

Lorsque le vent est supérieur à 10 kt, l'approche devient plus délicate. A la vitesse du vent peuvent se combiner des turbulences dues au relief ou aux obstacles, bâtiments ou végétation, engendrant des rabattants qui peuvent plaquer le ballon au sol. Le côté positif, c'est que le choix des terrains est plus abondant du fait de la vitesse de déplacement. Il ne faut donc pas se précipiter et attendre le terrain dont les dimensions sont adaptées à la vitesse du ballon. Les techniques d'approche ne différent pas de celles indiquées ci-dessus, seul une plus grande anticipation est nécessaire ainsi qu'une plus grande dextérité de la part du pilote qui doit pouvoir maîtriser parfaitement sa trajectoire. Ce genre d'exercice est réservé aux pilotes expérimentés. Deux techniques peuvent être utilisées :

  1. L'approche standard derrière un bois, bois qui va abriter le ballon du vent. Mais attention au risque de rabattant qui peut plaquer le ballon au sol.
  2. L'approche basse hauteur, que je privilégie personnellement, car elle permet de tangenter le sol et de se poser en douceur, sans impacter. Il faut éviter de combiner vitesse verticale et vitesse horizontale, ce qui pourrait engendre des blessures aux occupants de la nacelle. La distance de trainé à l'atterrissage est plus importante d'où la nécessité de choisir un grand terrain.

Dans tous les cas :

Approche avec inversion de température

Lorsqu'il y a inversion de température, la masse d'air est stable et le ballon lors de sa descente va rebondir sur l'inversion, tel le plongeur qui plonge dans sa piscine, il va remonter à la surface sans toucher le fond. Il faudra donc augmenter la vitesse de descente du ballon pour traverser l'inversion, le taux de descente va diminuer au fur et à mesure que l'on s'approche du sol, de tout petits coup de brûleurs serviront à ajuster la vitesse de descente.

Approche et atterrissage avec des thermiques

Comment reconnaître le thermique ? Vous arrivez en fin de vol du matin, le vent est faible et vous avez une trajectoire rectiligne, puis juste à l'entrée du terrain choisi, le ballon tourne à gauche, puis repart tout droit, puis cela recommence un peu plus loin et vous ratez à chaque fois le terrain choisi. C'est le début des thermiques. Il faudra reprendre de l'altitude pour sortir du thermique, choisir un nouveau terrain propice à l'atterrissage dans sa trajectoire, donner les consignes d'atterrissage aux passagers et les avertir du risque d'atterrissage dur, arrivé à proximité ou à sa verticale, si peu de vent, coupez une veilleuse, actionner la soupape pour se mettre en descente franche et maintenir cette descente jusqu'à l'impact. Coupez la seconde veilleuse quelques secondes avant l'impact et assurer vous que la soupape est bien ouverte avant de toucher le sol.

Le remballage du matériel

Vous vous êtes posés en toute sécurité et le ballon est debout dans un pré. Il va falloir dégonfler et ranger le ballon. Demandez à votre équipier de récupération, si celui-ci est déjà sur place ou à un passager dans le cas contraire, de prendre la corde de couronne et de tirer dans l'axe du vent pendant que vous ouvrez la soupape au maximum pour coucher le ballon et le videz de tout l'air chaud qu'il contient. Pour plus de facilité vous pouvez également coucher la nacelle si celle-ci est restée debout lors de l'atterrissage. Fermez la bouche du ballon, formez un boudin (voir photo) et avancez jusqu'à l'extrémité du ballon pour chasser tout l'air qu'il contient (il existe des systèmes rigides ou en tissu aidant au dégonflage). Repliez l'extrémité du ballon, anneau de couronne, sangles et corde de couronne sur le haut du ballon, en faisant attention de ne pas emmêler la corde de couronne dans les sangles. Roulez le haut du ballon sur quelques mètres et présentez le sac du ballon sous le rouleau de tissu ainsi formé et mettez le tout dans le sac. Avancez le sac vers la nacelle et au fur et à mesure ranger l'enveloppe. Uniquement à ce moment là, décrochez les câbles d'enveloppe de la nacelle, repliez-les dans le coupe-vent et mettez le tout dans le sac avant de le refermer. Procédez au démontage de la nacelle et rangez le tout dans la remorque. Vérifiez que tous les équipements sont éteints et rangez-les soigneusement. Vérifiez de n'avoir rien oublié sur le terrain, ramenez vos passagers. Il ne vous reste plus qu'à effectuer le remplissage des réservoirs de gaz et à nettoyer éventuellement la remorque et le véhicule de récupération.

L'avitaillement en gaz

Tout savoir sur les G.P.L. ⇒ Les GPL

Consignes de remplissage des réservoirs de propane :

ATTENTION cette opération est dangereuse, le gaz libéré par les purges étant plus lourd que l'air celui-ci va s'accumuler près du sol autour de la nacelle et la moindre étincelle peut enflammer le gaz et provoquer de graves brulures et la destruction du matériel. Eviter de faire le remplissage des réservoirs par temps orageux.L'idéal est de faire le remplissage des réservoirs à deux personnes, l'une qui s'occupe des opérations de remplissage et la seconde qui reste près de l'extincteur pour intervenir rapidement en cas d'incendie. Ne jamais faire d'autres opérations en même temps que le remplissage.

Pendant toute la durée de l'avitaillement, il est interdit de fumer, d'utiliser des appareils électriques ou non susceptibles de produire une étincelle risquant d'enflammer le gaz. Une tenue adaptée doit être utilisée pour faire le remplissage de gaz, éviter les vêtements synthétiques, d'avoir des parties du corps non protégées. Le port des gants est obligatoire et le port de lunettes de protection conseillé.

Les relations avec les agriculteurs

Un premier constat, les ballons décollent rarement d'un aérodrome et se posent encore plus rarement sur un aérodrome, de plus ils ne se dirigent pas car ils évoluent avec la masse d'air et se déplacent au gré des vents. En conséquence, l'atterrissage aura toujours lieu ailleurs que chez vous en propriété privée et tout va donc dépendre du savoir-vivre du pilote.

Quelques règles à suivre :

En résumé, respectez le bien d'autrui et quelle que soit la situation restez poli et courtois.